Cette fois le réveil est agréable.
De l'herbe fraîche, avec une petite odeur sucrée, repose sous nos corps endormis. Nous somme dans une clairière, un petit cours d'eau se fait entendre.
C'est quand même plus agréable que la dernière fois, et moins salissant.
Curieux du bruit d'eau, nous nous en approchons. L'eau est claire et je n'ai pu m'empêcher de d'y gouter.
Mmm un petit goût sucré lui aussi, avec un petit arrière goût de sirop...
Un bruit pesant se fait entendre.
Ni une ni deux nous nous cachons dans la végétation.
Je pense que Hudril n'a pas tout compris, c'est derrière les buissons qu'il faut se cacher, non devant...
Un tigre énorme sort tranquillement des fourrées, il doit au moins faire 2.5m au garrot.
Notre paladin fait fasse à lui, et Hyëlthia sort pour calmer notre chevalier.
Une petite voix enfantine se fait entendre : "vous êtes les nouveaux arpenteurs ?"
Il s'agit de Sérénité, l'entité pour qui travaillait Löne Kernos.
Elle nous demande aussi où serait son arpenteur, il s'agit bien sûr de Löne. Nous lui apprenons la mort de ce dernier, cela l'attriste.
L'enfant, suivit de son tigre, nous amène auprès de "grand père Régulus" et nous fait traverser une porte végétale gardée par deux Mékhanöms.
Ainsi nous entrons dans une demeure entièrement faite de pierres et de métaux, où règne une ambiance toute ouvrière. D'énormes engrenages sont en branle, nous sommes dans les entrailles d'une horloge titanesque.
De nombreux mékhanôms sont présents, ainsi que d'étranges lutins faits de vapeur.
Nos pas nous mènent dans la salle du trône où siège, devant un orgue de plus de 20m, une créature de métal, haute de 5m, avec une barbe faite de tuyaux. Bien évidemment, nous faisons la connaissance de Régulus.
Celui-ci nous accueil et nous apprend que nous sommes bien les nouveaux arpenteurs.
Il nous apprend aussi que Sérénité, lui, l'écorcheuse et le seigneur du Chaos, sont des incarnins. Chacun d'eux incarne un "élément", le bien, la loi, le mal et le chaos.
Il nous demande aussi si avant sa mort Löne Kernos nous a dit où était Kiroskuro. Lui racontant notre rencontre avec lui, Régulus nous conseil d'aller voir Kétal, il devrait nous apporter la réponse. Ketal serait un prophète sur Pangée qui possède la réponse à toutes questions, il résiderait au lac de morte pensée.
Sur ce, la créature titanesque nous donne un pendentif qui nous protègerait de l'écorcheuse pendant notre sommeil. Et que si nous voulons le contacter, nous devrions utiliser un miroir.
Il nous apprend aussi de Kiroskuro, n'est qu'une partie de la clef d'oblivion, et qu'il possède déjà l'autre moitié. Il actionne un levier, et le sol s'ouvre sur un artefact, nous tombons presque à terre tellement l'objet irradie de puissance. Celui-ci ressemble à un triangle, comme une écaille de cuivre.
À ce moment, Grissou, petit lutin qui a décidé qu'Afarin serait son ami, crit : "Ghûragastas !!!"
Et là surgissent du plafond une dizaine de ravageurs.
"Fuyez" nous somme Régulus. "Je m'en occupe."
Ne nous faisant pas prié, nous partons. En prenant Hudril avec nous, qui courageusement voulait nous protéger. Sérinité et son tigre, Sparks, ne sont plus là, ils ont du fuir eux aussi.
Nous sortons du mausolée Igné, la demeure de Régulus, et nous retrouvons dans la ville dans laquelle nous étions la dernière fois...
Grisou nous indique le chemin à suivre. Et c'est avec difficulté, après avoir évité une procession de fanatique de l'écorcheuse, que nous arrivons près d'un lac aux eaux bleues violettes.
Une île se trouve en son centre, à 800m, haute de plusieurs centaines de mètre.
Dans ces eaux je distingue qu'il y a de la vie. Sans vraiment réfléchir je plonge la tête dans cette eau pour mieux voir. Peu concluant, ce lac a une eau opaque, on ne voit pas à plus de 9m.
Comme nous souhaitons rejoindre cette île, et que la nage n'est pas forcément la meilleur idée, surtout pour certains, nous faisons le tour du lac à la recherche d'une embarcation.
C'est une barque que nous trouvons, Hudil et moi sommes au commande de l'esquif. Tout ce passe bien. Et nous apercevons un homme sur une chaise longue en train de pêcher. En y regardant d'un peu plus près, ce n'est pas un homme mais un ogre bleu habillé de beaux vêtements, fumant la pipe.
Arrivé sur les rives, arrimé à un petit ponton, nous rencontrons cet individu, fort civilisé, qui nous emmène dans une taverne "Draco ivre". Ainsi nous pourrons parler en toute tranquillité, à l’abri des mangeurs d'araignée. Cet établissement se trouve dans un petit village d'une quinzaine d'habitants.
Clive, c'est ainsi qu'il se nomme, nous offre des rafraichissements à base de lotus, goût étrange et agréable.
Clive sait où nous pourrons rencontrer Kétal, ou Œil de Kétal, mais nous devrons affronter une épreuve pour le rejoindre.
Il veut bien nous aider si nous lui rapportons une méduse circéale des grands fonds. Cette animal permettrait aux praticiens de mieux maitriser leurs sorts en oblivion.
Il nous propose aussi de participer aux "courroux du lotus", bon c'est juste un jeu à boire.
Seule Hyëlthia n'y participe pas.
Et c'est Hudril qui remporte le concours.
Trop fatigué pour tenter les épreuves de l’œil de Kétal, nous nous couchons pour dormir.
Le lendemain, Clive nous apporte des tenues nous permettant de descendre dans les profondeurs. Celle-ci sont faites d'une armure souple et d'un "heaume des profondeurs". Il nous apporte aussi une cloche de verre suffisamment grande pour que nous puissions tous y rentrer.
Afarin nous informe que les heaumes et la cloche sont magiques.
Nous voila maintenant sur le drakkar de Clive, prêts à affronter l'épreuve.

La galerie des suppliciés, ou plutôt le putain de tas de chairs dégueulasse qui ressemble vaguement à une tour. Tu parles d'une destination de rêve, mais pas le choix, Obaram m'a emplit d'une mission et par toutes les putes de la brisure, je compte bien la mener à terme !

Le seul moyen d'atteindre cette immondice est par une cage suspendue au dessus d'un gouffre sans fond par une chaine. Tout en moi crie de faire demi-tour et je vois que le reste du groupe est dans le même esprit, alors après une prière à Obaram je m'avance et entre dans la cage. Pas le temps de leur montrer que j'ai les foies.
Alors que l'étrange magie fait avancer la cage grâce à un levier, une créature gigantesque surgit de la forteresse et se pose sur un pic, souriant à pleine dent en nous attendant. Mes compagnons discutent la meilleure stratégie pour l'évincer mais je sais qu'il n'y a qu'un seul réel moyen, serrer les dents et passer à travers. Et qu'Obaram soit loué, il ne s'agissait que d'une ombre. Les flammes plus loin sont bien réelles et nous avons tous bien failli finir rôti si la cage n'était pas remontée pour nous déposer finalement devant la tour.

Le sol, les murs, la tour elle même sont faites de chairs putrides qui suintent quand je les frappe de ma hache. Et il semblerait bien que la bâtisse elle même soit vivante car les murs se referment derrière nous et un gaz corrosif emplit le couloir. Pas le temps de réfléchir, Hyelthia et moi détruisons ce qui semble servir de porte et passons dans un autre couloir. Le bruit d'un cœur géant emplit nos oreilles, et alors que je tente de me frayer un passage vers lui en taillant à travers les murs, des asticots géants m'attaque. Nous courons jusqu'au bout du couloir où une trappe piégée nous permet de nous enfuir dans un couloir en contrebas. Cette fois, nous marchons dans un couloir de pierre, entourés des trophées macabres dans des alcôves. Surement les restes d'anciens malheureux suppliciés. Cet endroit me glace le sang et nous nous pressons de le quitter pour une gigantesque salle remplie d'un bordel sans nom. J'en ai visité des entrepôts, souvent de nuit, mais jamais un autant rempli d'un bazar pareil ! Heureusement Afarin localise plusieurs objets magiques, nous permettant de trouver une bague ainsi qu'un carquois, mais surtout la clé !

Mais avant même que nous ne puissions nous en emparer, les armes et armures à proximité commencent à s'agglomérer autour de celle ci et forment une véritable aberration de métal. L'elfe se barre tenter d'ouvrir la porte pendant que cheveux de feu et moi tentons de retenir le monstre. Encore une fois c'est la perspicacité de notre drake qui nous sauve, il m'aide à localiser la clé et auprès d'un énorme effort, j'ai plongé ma main au coeur de cette horreur pour l'arracher. C'est à ce moment que Grisou ré apparait et absorbe la clé, et le plafond commence à suinter de l'acide, et cette foutue porte que l'elfe n'a même pas réussi à ouvrir donne sur le vide ! Pisse de rat, je voyais déjà notre fin arrivée si ce n'était pour Grisou qui a appelé Regulus et nous fait transmuter jusqu'en Pangée.

Nous nous réveillons face à Fan'Goriah et les mauvaises nouvelles tombent. Le baron blême et ce connard de duc mènent des raids contre la compagnie, six gondolfières de perdues, la moitié de notre flotte, pendant les 3 semaines où nous avons disparu. La compagnie est au bord de la faillite et les autres capitaines sont loin d'être contents. Au moins ils ont pu récupérer celle du duc, où nous établissons nos quartiers. Une bonne nuit de sommeil et il va falloir gérer tout ça, entre les deux cons et les 3 encoches sur la clé qui semblaient vide, on va avoir du boulot.

Bon et sérieusement, à quoi il sert ce masque en bois noir ?

Enfin. Une piste.

J'avais une piste. Kar'Berial était un échec tout ce qu'il avait de plus cuisant jusqu'à cette rencontre. Froteci Aras, musicienne aussi hors-pair qu'original et dotée du don de la magie. J'espère que vous pourrez assister à l'un de ces spectacles, elle a un petit quelque chose de plus que les autres n'ont pas et c'est une belle surprise.

Bref, où en-étais-je ? Ah oui la rencontre. Elle fût atypique, mais j'avoue n'en avoir gardé qu'une légère bribe dans ma mémoire. Ce qui m'intéressait, c'était ce lien de sang qu'elle entretenait avec Vaodar Dahali. Elle était évasive dessus mais bon, sauf à un groupe d'étranger remuant son passé et son arbre généalogique, nous ne ressemblions à rien grand d'autre.

C'est elle qui m'a offert son nom. Le Grand Agent. Cet envoyé divin qui avait kidnappé ma plus tendre chair avait été un nom, une façon de le désigner. Une lueur d'espoir m'avait repris en cet instant, j'étais prête à me battre de nouveau pour en découdre avec ce qui venait de m'être confirmé comme étant la réalité. Enfin quelqu'un me confirmait son existence. Il existait, bel et bien. Quelque part, ici ou dans un autre monde. Mais il existait.

J'étais pleine et entière de cette nouvelle, et c'est ainsi que nous avons quitté Kar'Berial pour les Neufs Monts. Nous avions à faire, et le monde continuait à évoluer autour de nous.

Atteindre le monastère de Murphan ne fut pas une mince affaire. Je vous passe les détails sur les rites de passages imposés, parfois à de nombreuses reprises pour certains pour en venir à l'essentiel. Nous, fin plutôt Hudril souhaitait porter la nouvelle de la mort de son ami à son maître de vive voix, une nouvelle épreuve à la fois lourde et difficile, à la fois si rapide et libératrice. Un événement à huit-clos que je ne souhaite partager ici.

Maître Uso. Petit par sa taille mais d'une sagesse sans âge et incommensurable. Une voix de la raison qui nous avait offert de précieux conseils, de précieux avertissements sur notre but en ce monde. C'était ma première rencontre avec lui, et j'étais stupéfaite de sa capacité à analyser la situation et agir en conséquence. Quelqu'un d'humble et d'admirable.

Quelqu'un qui savait que ce que nous cherchions ne se trouvait pas dans un lieu connu, dans une bibliothèque, mais plutôt là où l'Homme n'habitait pas, ou plus.

Un endroit se dessinait peu à peu dans nos esprits. Quelque part loin au nord du monastère de Fadmir, bien plus loin que les Lointains. Là où un ancien roi fou avait dressé son royaume.

La Mer des Linceuls.